J’ai rencontré, peu avant sa mort, Umah par une fin d’après-midi de septembre à New York. Pendant que le soleil déclinait entre les gratte-ciels, des livres s’écrivaient en américain dans le bruit de nos bouches. On se racontait des histoires, parfois celles des livres, d’autres fois celles qu’on s’inventait. Elle n’avait pas eu la vie la plus éclatante ou la plus comblée, et ce qu’elle avait voulu faire n’avait rarement été accompli. L’imaginaire ne lui suffisait plus à donner à son existence toute sa réalité. En écrivant son histoire, j’ai écrit ce qui n’a jamais été.